7 déc. 2009

P'tite échelle

Cela ressemblait à une ferme d'expérimentation avec de grands murs comme des horizons. Nous étions plusieurs près de l'entrée, à rire, à blaguer. Maïckel centralisait un peu l'attention. Son furieux accent ne me renseignait pas plus son origine qui aurait bien pu passer des côtes du Dingle et aller vers l'Est jusqu'aux Amériques du moment qu'il y eut du whisky à consommer sans modération. C'était mon meilleur pote. Il n'avait pas besoin de moi pour vivre, alors, je le suivais partout.
Ce jour là, îvres et pétés de rire, nous descendîmes à ce qui ressemblait à un grand parking souterrain sans voiture. Ils lui avaient bien expliqué me disait-il. Moi, à l'écouter, je comprenais juste qu'il fallait retenir sa respiration et courir vite. Son briquet en main devant les tubes et les tuyaux, je vis que cela ne suffirait pas. Du fond de ma poche, je sortis un ticket de tram et une feuille pliée en 4. Le regardant y mettre le feu, je me demandais bien quelle était cette feuille et comment elle s'était retrouvée là.
La jetant devant lui comme une patate chaude en criant "Go go go !", nous nous mîmes à courir, courir, courir.
Je sentais me suivre un front de flamme où une simple inhalation m'aurait aussitôt consumé. Arrivé à l'extérieur, il y eut un hoquet et le feu m'évita par dessus miraculeusement, dévastant tout devant moi. Je repris mon souffle et me mis à courir vers le petit mont à proximité. Je voyais de gens courir comme des fous, d'autres pleurant sur place, tous se faisaient avaler par les flammes. J'étais presqu'en haut quand je compris. Un souffle me traversa sans ciller. L'espace d'une seconde, je vis les chairs de mes jambes s'envoler, eut le temps de contempler mes os et me souvenir de ces quelques paroles : "Eli, Eli, lama sabactani "

D'où je suis maintenant, j'ai bien eut le temps de me souvenir de cette feuille. C'était une rédaction de l'époque où j'étais en 4ème de collège. Le prof m'avait mit 14/20 je crois, parce qu'il ne croyait pas que cela fut de moi. J'étais l'avant dernier de la classe, sans aucune gloire parce que quand même, je faisais des efforts. J'avais un ami très grand. C'était lui le dernier. Il me protégeait des autres. C'est pas que j'étais spécialement petit, j'avais juste peur de frapper et de faire mal. Quand il faisait " Bou !" c'était comme une volée de moineaux dans la cour.
Je ne me souviens plus du thème. J'y racontais l'histoire d'un petit bonhomme qui pose son échelle contre la lune et se met à monter. Plus il monte et plus l'échelle s'allonge. Il se met à courir dessus, comme pour rattraper quelque chose. Rien n'y fait. La lune est de plus en plus loin jusqu'au moment où les choses semblent se stabiliser. Regardant derrière lui, il sait que quelque soit la direction, la distance sera la même. Patati. Il continue et se retrouve sur la lune. Patata.
Voilà.
Depuis, j'attends seul sur cet astre unique de cet univers en gris quasi sans contraste, sans éclat et sans noir depuis... depuis... pfuiiiiiii...

30 nov. 2009

Les cavaliers

D'où venaient-ils ?
Quelles sinistres décisions de parcours avaient pu oser aboutir de tels monstres ?
Ils étaient noir mat jusqu'à la pointe de leurs épées qui semblaient tournoyer, voler en silence.
Qu'une tige de vie se trouve sur une montagne et leurs chevaux ivres l'escaladaient sans que l'on put y déceler la moindre fatigue. Ils étaient comme une eau dénuée de toute physique. Ils envahissaient les monts et les plaines et leurs sabots et leurs armes avalaient absorbaient les couleurs et les vies sans que leur nombre ne semble vraiment augmenter.

Arrivés au bord de l'océan, hébétés du silence de l'eau, les premiers regardèrent derrière eux tandis qu'un souffle m'éloignait doucement.

Je vis la terre comme fendue d'un sabre. Elle se ramassa sur elle-même en un hoquet. Une fois, deux fois, trois fois. Il est des temps qui ne se comptent pas autrement qu'au regard de sa responsabilité. Dans cet univers où ne subsistait plus qu'une légère masse en fusion s'éteignant sans espoir, je vis des cohortes d'âmes noires se former en rectangle allongé et partir dans la nuit qu'ils venaient d'inventer.

Qui je suis ?

Ma photo
D'où je viens..... D'où je tiens :))) http://wizzz.telerama.fr/pixels Si vous imprimez d'ici, merci de penser aux sdfs, ces hommes au ciel pour tout toit. On va dire que c'est pour eux que je fais tout ça :))) En rang par trois je vous prie, bien gentillement. J'veux voir qu'une tête :))) Pas là, pas là, là